Photo thérapie : photographier l’autisme

Aujourd’hui, j’écris un article un peu différent des autres. Parce qu’il y a des maux invisibles qui ont besoin de mots. Ce article est resté un “brouillon” longtemps dans mes billets de blogs, prêt à être publié, mais ne trouvant pas les mots, j’ai repoussé la publication. J’ai rencontré Elize dans le cadre de ma préparation à mon premier triathlon. Elle même triathlète, elle me donnait des conseils via instagram sur la natation, ma combinaison. Et puis, un matin, elle m’a envoyé un long message pour me dire qu’elle voudrait me rencontrer, pour qu’on puisse discuter de tous nos points communs, mais aussi de sa particularité : Elize est autiste asperger.
J’étais ravie et je me doutais que cette rencontre serait plus qu’enrichissante. Autour d’un thé, nous avons commencé par discuter de sport bien évidemment, & puis elle m’a parlé de son parcours, du diagnostic tardif du syndrome Asperger, de son soulagement. Elle m’a parlé de ses différences, de son attitude en société. Je me suis abreuvé de ses mots, à l’écoute. Lors de la séance photo, j’ai essayé de prendre en compte tout ce qu’elle m’avait dit lors du temps d’échange : je n’ai pas parlé trop fort. J’ai même moins parlé que sur une séance habituelle, j’ai fait moins de blagues, j’ai essayé au maximum de simplifier mon langage pour qu’Elize puisse assimiler plus facilement ce que je lui disait. Je vous avoue que le challenge a été de taille, et cela m’a totalement sortie de ma zone de confort, j’ai travaillé différemment, ces photos me ressemblent peut-être moins, pas facile de nous apprivoiser (il ya peut-être moins de “moi” dans ces clichés ?), mais lorsque je vois Elize sur son vélo, souriant, je me dis que c’était un sacré beau moment.

C’est quoi l’Autisme ?

Avec l’aide d’Elize, je me permet de rajouter un paragraphe sur l’Autisme plus général. L’autisme n’est pas une maladie. C’est un trouble du développement neurologique. Pour faire simple, les connexions neuronales différent des nôtres. Les autistes auront des comportements différents, des réactions différentes; ils peuvent alors passer pour gens bizarres, on peut parfois penser que les enfants sont mal élevés.

Les symptômes se présentent comme tels : une hyper sensibilité auditive, la plupart des autistes ne supportent aucun sons, tout comme l’hyper sensibilité visuelle, aux matières, à la lumière.
Créer des liens restent très compliqué : Elize m’expliquait que les liens entre les gens restent encore un mystère pour elle. Communiquer avec quelqu’un lui demande énormément d’effort, car pour elle, un mot est associé a une image, il lui faut donc faire tout une gymnastique pour comprendre le mot ainsi que la phrase, vous pouvez donc imaginer que tout cela est très fatiguant.

La sensibilité des autistes asperger est différente : tout est noir, ou tout est blanc, il n’y a pas d’entre deux. Les Intérêts des autistes sont pour la plupart du temps, restreints, mais quand ils s’y intéressent, ils s’y penchent vraiment dedans, corps & âme.

Les autistes sont généralement solitaires, et n’éprouvent pas le besoin de communiquer avec l’extérieur. Ils sont dans une bulle, qui les rendent totalement heureux. Elize me disait “un enfant autiste qui ne communique pas avec ses parents, ce n’est pas parce qu’ils ne les aime pas, c’est parce qu’il n’en a pas BESOIN. D’autres formes de communication sont tout à fait possible”

Elize tient un blog avec beaucoup d’informations sur tout son parcours, qui à pour but d’aider les parents à comprendre les enfants autistes, je vous encourage à le lire, si le sujet vous interpelle.

Merci Elize pour tous ces moments partagés, pour tes conseils pour mon triathlon, continue à sourire & à sensibiliser le monde autour de toi.