Mama - Octobre Rose 2018 - Parenthèses imaginaires
Octobre Rose, le cancer du sein, le dépistage, et la photographie.
Je ne vous surprends plus en publiant mon quatrième projet pour Octobre Rose. Ce mois est important dans ma vision de la photographie. Vous le savez, j’aime les moments heureux, vivants, doux, colorés, pleins de vie : j’ai d’ailleurs choisi de faire le métier de photographe pour ces moments de pur bonheur. Mais la vie n’est pas toujours Rose. On fait souvent les montagnes russes; il y a des parenthèses plus difficiles à surmonter que d’autres. Pour la quatrième année, je prends mon appareil photo pour créer, diffuser, informer, mobiliser et sensibiliser sur un sujet qui a longtemps été tabou : le cancer du sein.
-
Les médecins disent souvent que 50% de la guérison vient de l’entourage. J’ai abordé cette idée dans mon projet de l’année dernière : Se soutenir, quoiqu'il arrive, même si le cancer est là, Rire. Parce que toutes les femmes que j'ai croisées, touchées par le cancer du sein, ont une putain de joie de vivre. Une force immense.
Cette année, j’ai eu envie de mettre en lumière la relation mère-fille au coeur de ce moment compliqué qu’est la maladie. J’ai expliqué mon projet à mon amie Elise dont la maman a été touchée par le cancer du sein. Elle a écrit un témoignage bouleversant, qui m’a servi de trame pour mon projet de 2018. “Mama”, c’est donc une fête en Rose. Une fête d’anniversaire avec des câlins, des rondes, des glaces, des bisous, des ballons. Vous comprendrez mieux lorsque vous lirez les lignes suivantes où Elise raconte..
Encore une fois, les objets qui apparaissent dans mes clichés n’ont pas été choisis au hasard.. Les “glaces-aux-fleurs” pour symboliser la reconstruction et la guérison. Les ballons pour l’espoir, le vélo pour le courage, les raquettes de tennis pour la force. Prenez soin de vous! Auto-palpez vous ! Faites vous dépister, relayer ce mois d’Octobre Rose : intensifions l’information et la mobilisation !
Le témoignage d’Elise pour Octobre Rose
Ma maman a eu son premier cancer du sein lorsque j’avais 6 ans. Je ne me souviens pas du moment où elle me l’a annoncé, ni des mots qu’elle a utilisés pour expliquer ça à une gamine de CP, mais je me souviens que je savais que ma maman était malade, elle ne me l’a jamais caché. Malgré ça, elle a tout fait pour que j’aie une enfance normale, et c’est effectivement le souvenir que j’ai de cette époque. Des années heureuses et insouciantes, avec quelques flashs en arrière-plan d’une mère affaiblie et d’un sentiment d’incompréhension. C’est étrange de réaliser des années plus tard ce que ma mère a pu traverser sans que je ne m’en rende compte. Elle me racontait récemment qu’à cette époque, persuadée qu’elle allait mourir dans les années à venir, elle m’avait acheté un vêtement pour chaque taille, afin que j’aie un souvenir d’elle chaque année après sa disparition. C’était ça sa réalité, alors que pour moi, j’avais juste une maman comme les autres, qui venait me chercher à l’école, mais qui vomissait parfois.
Comme ma mère voulait que j’ai une enfance normale malgré sa maladie, elle a fait son possible pour que rien ne change. En parallèle de ses traitements, elle venait me chercher à l’école, elle jouait et passait du temps avec moi. Elle m’a même organisé une fête d’anniversaire de rêve à la maison, tous mes copains étaient invités, elle s’était démenée et avait mis en place des jeux et ateliers dans le jardin. Je n’arrive pas à imaginer comment elle a pu trouver la force de faire tout ça, et je réalise aujourd’hui que c’est la plus belle preuve d’amour qu’elle ne m’ait jamais donné. Mais je pense que ce but qu’elle s’était fixé, me donner une enfance normale et heureuse, l’a beaucoup aidée à rester forte dans son combat contre la maladie. Ce n’est donc pas moi, consciemment, qui l’ai soutenue dans cette épreuve, mais plutôt le simple fait que j’existais : elle avait un objectif, donner une vie normale à sa fille, et ça lui a donné de l’énergie, du courage et de la volonté.
C’est avec les années que j’ai pris conscience de ce que ma maman a traversé. En grandissant, j’ai pu en parler longuement avec elle, me renseigner, et essayer de mettre tout ça en parallèle avec les souvenirs que j’ai de cette époque. Comme toute personne ayant eu un cancer, elle a des tests à faire de temps en temps, et bénéficie d’un suivi régulier. J’essaye donc d’être là pour elle dans ces moments-là, toujours source de stress même 15 ans après la dernière rechute. J’ai aussi pris l’avion pour l’accompagner à l’hôpital il y a 2 ans lorsqu’elle a du subir une opération du col de l’utérus après y avoir découvert des cellules potentiellement cancérigènes. Aujourd’hui je me sens prête à tout faire pour qu’elle ne se sente jamais seule dans ce type d’épreuve. Elle m’a tout donné lorsqu’elle était au plus mal, et je veux pouvoir lui rendre cet amour aujourd’hui en la soutenant dans toute épreuve qu’elle aurait à traverser. Ma maman est mon plus bel exemple de force et de courage, et j’espère toujours y faire honneur. Elle est aussi mon plus bel exemple de féminité : malgré la perte de son sein, elle n’a jamais cessé d’avoir une vie de femme, et moi sa cicatrice je l’aime, car c’est une preuve de sa force et de son amour pour la vie.
Un immense merci aux personnes qui ont participé à ce projet ! Salomé, ma maquilleuse préférée qui embellit les femmes pour la quatrième année à mes côtés ! Stéphan et Françoise, propriétaires du domaine des Parenthèses imaginaires qui m’ont accueilli avec tant de bienveillance ! Toutes les mamans, Aurélie, Barbara, Amélie & Carole qui se sont prêtés au jeu avec douceur. Pas facile d’expliquer aux petites filles la raison du projet : agenouillée devant elles, je leur ai juste dit qu’on allait faire des photos parce que toutes les femmes étaient des princesses… Merci pour Tout.
Institut de Beauté de Salomé - Dordogne : Site Web / Facebook / Instagram
Les Parenthèses imaginaires - Camping Insolite en Dordogne : Site Web / Facebook / Instagram